Le samedi 5 octobre 2024, l’Association des Traducteurs et Interprètes Professionnels du Congo (ATIPCO), en collaboration avec l’Ecole de Traduction et d’Interprétation de l’Université Pédagogique Nationale, a célébré la Journée Mondiale de la Traduction dans une ambiance conviviale et studieuse. De 10h à 13h, des intervenants de renom se sont succédé pour partager leur expertise, mais c'est la présentation de Jean-Pierre NGOMA TOKO qui a particulièrement captivé l'auditoire.
Enseignant chercheur à l’Université Pédagogique Nationale et titulaire d’un Master en Traduction de l’Université de Stellenbosch, Jean-Pierre a ouvert son intervention en soulignant la nature artistique de la traduction. Il a déclaré : « Traduire est un art qui mérite d’être protégé ». Ses propos ont résonné comme un appel à reconnaître et valoriser le travail des traducteurs dans un contexte où les défis linguistiques sont omniprésents.
Pourquoi protéger la traduction ?
Au cours de sa présentation, le Chef de Travaux NGOMA a mis en lumière les raisons impérieuses de protéger l'art de la traduction. Il a évoqué la créativité inhérente au processus de traduction, affirmant que chaque traducteur apporte une sensibilité unique à son œuvre. Cette idée a trouvé un écho particulier chez les participants, nombreux à partager des expériences personnelles de défis et de réussites en tant que traducteurs.
L’intervenant a également abordé la question cruciale des droits d'auteur, soulignant que les traducteurs méritent une reconnaissance équivalente à celle des auteurs. « Protéger les traductions, c'est protéger l'identité même de l'œuvre originale », a-t-il martelé, captivant ainsi l'attention de son public.
Une politique linguistique nécessaire
L’aspect politique de la traduction a également été au cœur de son discours. En évoquant la politique linguistique de la RDC, NGOMA TOKO a souligné l'importance d’une approche intégrée entre la politique linguistique et la politique de traduction. Selon lui, « une politique de traduction efficace ne peut exister sans un cadre linguistique solide ». Cette notion a suscité des réflexions parmi les participants, qui ont reconnu la complexité de la réalité multilingue en RDC.
Des exemples concrets
Pour illustrer ses propos, l’intervenant a partagé plusieurs exemples pratiques issus de la réalité congolaise. Des recherches en terminologie menées sur les langues nationales aux lois reconnaissant les droits des accusés à être informés dans leur langue maternelle, chaque exemple a renforcé l'idée que la traduction est bien plus qu'une simple conversion de mots ; c'est un acte fondamental pour la justice et l'équité.
Conclusion inspirante
En conclusion, Jean-Pierre NGOMA TOKO a encouragé les membres de l’ATIPCO et les étudiants présents à défendre leurs droits et à militer pour des politiques de traduction adaptées aux besoins linguistiques de la population congolaise. « Chaque Congolais a le droit d’être informé dans la langue de son choix », a-t-il affirmé, lançant un appel vibrant à l’engagement collectif.
La présentation de Jean-Pierre NGOMA TOKO a non seulement éclairé les enjeux de la traduction en RDC, mais a également suscité un enthousiasme palpable dans la salle. Les participants sont repartis avec des idées inspirantes et une volonté renouvelée de promouvoir la traduction comme un art à protéger et à valoriser. C'est avec ces réflexions que la JMT 2024 s'est conclue, promettant des actions futures pour défendre les droits des traducteurs et enrichir le paysage linguistique congolais.